Image

Poignée

Vous l’estimez Ă  combien une poignĂ©e ? Certainement pas un ou deux. Trois ? Ca paraĂźt correspondre. Quatre ? Ça commence Ă  ressembler, oui ! Cinq ? Six ? Ensuite, je doute que ce soit encore une poignĂ©e. PlutĂŽt une palanquĂ©e. Alors on va dire entre trois ou quatre pour la poignĂ©e.

« J’aime contempler votre cul, le pĂ©trir de mes mains, voir les vĂŽtres aux ongles vernis l’ouvrir, y fourrer ma langue, puis une poignĂ©e de doigts, enfin y enfourner mon vit… Jusqu’au fond… le ressortir puis le rĂ©entrer… Â». S’ensuivit une poignĂ©e d’orgasmes.

« Bien, vous l’aurez voulu, Mademoiselle. Je vous livrerai Ă  une poignĂ©e de mĂąles pour vous baiser Ă  la chaĂźne. Â» Une poignĂ©e de feux d’artifices a Ă©clos dans mon cerveau et une poignĂ©e de questions s’est bousculĂ©e sur mes lĂšvres. Il a mĂ©thodiquement rĂ©pondu. C’est un mĂ©ticuleux ; il ne laisse rien au hasard. Et j’ai eu l’occasion, une poignĂ©e de fois dĂ©jĂ , de constater qu’il fait ce qu’il dit.

Image

S – – – – – – – – – e

J’avais toujours dit que non. Que c’était rĂ©pugnant. DĂ©gradant. Stupide. J’avais regardĂ© des films et des images par centaines qui semblaient exciter mes prĂ©cĂ©dents partenaires et oĂč des femmes portaient sur leur corps et leur visage des inscriptions inacceptables. Je ne comprenais pas oĂč Ă©tait le kiff.

Si tu me demandes, la femme sur laquelle les insultes sont Ă©crites ne les voit pas. Alors elles en disent plus sur celui qui Ă©crit que sur celle qui les porte. Et sur ceux qui regardent et qui rigolent aussi. Humilier sa partenaire est un mĂ©canisme incomprĂ©hensible pour moi. Qu’est-ce qu’on a Ă  y gagner ? Qu’est-ce qui peut en sortir de bon ? C’est comme une violence morale, comme une violence physique, ça blesse. Dans quel but ? Ça n’est pas du sexe, c’est de l’emprise. Et au jeu du pouvoir, j’ai mon mot Ă  dire.

J’ai passĂ© l’ñge des cap ou pas cap. Je les ai tous gagnĂ©s d’ailleurs. Les raisonnables et les moins. Don’t ever dare me or you will lose. Je n’ai rien Ă  te prouver en plus, je suis libre de toi ; et, si c’est ce que tu veux, tu retourneras en un clic, Ă  l’inconnu que tu Ă©tais avant. Je t’ai dit comme le miroir que tu me tendais Ă©tait joyeux. Je vois comme mon image en toi mais plus jamais je ne me brade. Tu devras m’accueillir aussi. Me convaincre. Me mĂ©riter. Me respecter. Chaque fois.

Je n’ai rien non plus Ă  me prouver. J’ai eu le temps huit semaines allongĂ©e sur mon lit mĂ©dicalisĂ© pour rĂ©flĂ©chir Ă  comment j’allais ou non reprendre la mĂȘme vie ou permettre Ă  une autre d’éclore. J’ai la chance d’ĂȘtre aimĂ©e. EntourĂ©e. J’ai une famille de sang et une autre que j’ai choisie ; les deux m’ont pansĂ©e et je suis prĂȘte Ă  avancer. D’ailleurs tu as vu mes bottes de sept lieues ?

J’avais toujours dit non et puis je t’ai laissĂ© faire. J’ignore pourquoi mais c’était fluide comme cela. J’ai patientĂ© sagement pendant que tu Ă©crivais. A qui avais-tu volĂ© ce crayon Ă  lĂšvres ? L’as-tu toujours en poche pour humilier un petit coup tes partenaires coincĂ©es ? Ou l’as-tu spĂ©cialement subtilisĂ© Ă  une autre pour pouvoir m’écrire dessus ? 

Tu ne m’as pas dit ce que tu avais Ă©crit. Je ne l’ai su que longtemps aprĂšs quand j’ai essuyĂ© mon visage de tes jus odorants. Onze lettres rouges sur mon front.

Je suis fiĂšre. De ca. D’ĂȘtre une salope anale. Ça n’est pas une tare. Souvent les inscriptions dĂ©gradantes sont avec plein de fautes. MĂ©diocres. PathĂ©tiques.

LĂ , tu as Ă©crit mon nom. Avais-tu peur de l’oublier en si peu de temps ? Moi, je suis qui je suis sans besoin de porter une Ă©tiquette. Mais s’il faut porter un label alors je serai comme un hĂ©raut du moyen Ăąge, je porterai tes couleurs, Messire.

Tu ne m’as pas dit non plus pourquoi tu as choisi ces mots. Et tu me diras aussi ce que tu as vu dans mes yeux. Si la fiertĂ© et la joie Ă©taient bien visibles. Pour moi, les lettres n’existaient pas. Il n’y avait que tes mains et ta bouche. Et tes coups de rein. J’ai rĂ©pĂ©tĂ© tous les mots que tu as voulu. Je t’ai accueilli entiĂšrement. Lettres ou pas lettres, nos peaux ont exultĂ© l’une contre l’autre.

J’aurais pu Ă©crire sur ton front aussi. D’ailleurs, j’ai collĂ© mentalement toute l’aprĂšs-midi des post-it humides de bave et de cyprine entre tes jolis yeux. il y en a eu un orange « Fucking machine Â». Et puis un vert clair « DrĂŽle et savoureux Â». Et puis j’ai alternĂ© aussi avec « Petite nouille dĂ©semparĂ©e » avec un bruit de clochette et « J’aime me faire dĂ©foncer Â» en violet fluorescent. Tu sais quoi ? OSEF de l’emballage, viens, on suce tout ce qu’il y a Ă  l’intĂ©rieur !

État

A taste of mine

J’essaie de me voir avec ses yeux. D’apprĂ©hender ce que son cerveau reçoit de ce que je projette. De me regarder avec son envie. Je veux me voir comme il me soumet.

Je suis une femme dĂ©sirable. Sexuelle. Avec des formes gĂ©nĂ©reuses qu’on peut attraper, une peau douce et blanche qu’on peut marquer et je possĂšde une façon trĂšs particuliĂšre de m’ouvrir, de m’offrir, de me rendre complĂštement disponible, de ne rien garder en rĂ©serve. You get it all in one go.

Assise sur cette chaise, le dos droit soutenant mon cou ornĂ© de cuir, les jambes Ă©cartĂ©es appuyĂ©es chacune contre un pied en bois blond, les mains posĂ©es au milieu de l’assise en cuir, contre mes fesses. J’ai l’air Ă  l’aise dans cette position particuliĂšre, naturelle dans mon offrande, sereine dans mon exposition. Je sais que cette posture fait ressortir mes seins, qu’elle les offre Ă  son regard, qu’il a envie de les toucher, peut-ĂȘtre de les embrasser ou de les mordre.

Je sais que j’ai l’air d’un goĂ»ter pour l’enfant affamĂ© qu’il est parfois. Je pleure de ne jamais le rassasier complĂštement mais au moins ai-je ce qu’il faut pour calmer momentanĂ©ment la douleur de sa faim.

Il aurait pu m’attacher mais il sait que je ne vais pas bouger. Il trempe ses doigts dans ma chatte comme il le ferait dans un pot de confiture et il les porte à son visage, ferme les yeux, puis introduit son pouce dans ma bouche.

Il ne me le fait pas lĂ©cher, il ne veut pas que je l’embrasse, he probes my lips and invades my mouth with his thumb covered in my juices. Je goĂ»te sur son doigt qui prend possession de ma bouche le goĂ»t de ma luxure.

Je suis sa soumise et j’aime cela.

J’ai faim

J’ai faim de ton corps.

Les poignets me brĂ»lent tellement j’ai envie de te sentir contre moi, sur moi, en moi.

Je rĂȘve de tes Ă©paules carrĂ©es. De les masser longuement. De ta nuque sensible. De la mordiller pour te faire venir les frissons. De ton dos puissant. De le parcourir mĂ©thodiquement. De ta taille fine. D’en dĂ©tendre tous les muscles. De ton ventre lisse. D’en lĂ©cher la surface avec gourmandise. De tes pieds. De les adorer infiniment. De tes jambes. De les dĂ©lasser patiemment.

J’aimerais que tu baises ma bouche. Que ton sexe dressĂ© Ă©carte mes lĂšvres pour investir de toute sa longueur triomphante toute ma moiteur dĂ©goulinante. Que tu te fasses exploser Ă  force de m’imposer ton excitation conquĂ©rante. Que tu dĂ©poses toute ta sĂšve sur ma langue avant de m’embrasser tendrement.

J’ai faim de ton envie.

Dans ses boucles

La désirer si fort quand sa robe virevolte

Caresser sans effort d’un air tout dĂ©sinvolte

Son cul majestueux et son sexe coulant

Baisers affectueux et gestes lancinants

PĂ©trir son sein charmant Ă  pleine main je veux

Attraper son cou blanc, me noyer dans ses yeux

Marcher sur le sentier la tenant par la taille

Partager mes secrets, dévoiler toutes nos failles

Arpenter la corniche en riant Ă  ses blagues

Lui faire des yeux de biche pour ce soir qu’elle me drague

La nourrir de mes doigts en partageant les fraises

Recommencer six fois amour luxure et baise

Émerger de ses boucles le sourire bien content

Vouloir nourrir le couple que nous formons longtemps

Image

Matin dressé

Je commence Ă  me masturber, doucement.

J’imagine ton visage qui me regarde me toucher. Je te vois sourire, caresser doucement tes seins.

Tu es mon modĂšle. La muse qui fera couler ma semence sans mĂȘme me toucher. Je suis le musicien, tu es la cheffe d’orchestre.

Chacune de tes moues, de tes caresses m’enivre, je me sens en toi, je me sens entre tes seins, entre tes fesses. Mes doigts, ma langue, ma queue. Toutes mes extrĂ©mitĂ©s me demandent de ressentir ce qui pourrait m’accueillir.

Je suis à genoux, verge à la main, à goûter ta bouche, ta nuque, tes seins.
J’attends la permission pour me diriger vers ton ventre, ta chatte. Laisse-moi te goĂ»ter.

Me voilĂ  Ă  accĂ©lĂ©rer, j’en veux plus. Que ma tendresse se mĂȘle Ă  mon feu.

Je veux ĂȘtre celui qui sera ta prochaine destination. Je veux ĂȘtre ce contrĂŽleur qui poinçonnera ton billet, Ă  multiples reprises.

Je sens mon sexe me demander de le libérer de tout ce plaisir. Je
 Je
 Je jouis.

Les fleurs du mĂąle

La premiĂšre est Ă©lĂ©gante et racĂ©e comme une orchidĂ©e tropicale. Elle cache dans des replis de chair rose pĂąle ses pĂ©tales odorants. Ses larges feuilles s’ouvrent en une fente profonde dont le violet se dĂ©ploie quand elle mĂ»rit. Naturellement couverte d’un fin duvet, elle devient pĂ©riodiquement aussi lisse qu’un tissu de soie mauve. En son faĂźte, un pistil boursouflĂ© comme une perle dure commande sa floraison. Et quand elle ouvre sa corolle moirĂ©e, elle rĂ©pand son parfum Ăącre et entĂȘtant dont les effluves persistent bien aprĂšs qu’elle se fane. Cette fleur, commune par son espĂšce mais unique par ses reflets et le dessin de ses contours, hĂ©berge en son coeur, comme un corail vivant recĂšle de plancton, une chimĂšre gueularde et vorace.

La seconde est un bouton froncĂ© qui ne fleurit que rarement. La plupart du temps, elle se contracte pour garder serrĂ©es les fines lianes qui la composent et que l’on doit dĂ©tendre pour observer son coeur. Beige rosĂ©, elle n’offre de prime abord qu’une surface minimale et anonyme; pourtant, quand elle expose sa puissance fragile, quand elle s’épanouit, c’est avec une force quasi vĂ©gĂ©tale inouĂŻe qu’elle Ă©clot dans une splendeur vĂ©nĂ©neuse.

La derniĂšre est un ovale bĂ©ant ourlĂ© de velours rouge. Carnivore, elle s’ouvre grand pour accueillir ses proies et les enduire de pollen baveux. Toujours baignant dans la moiteur, elle s’arrondit quand elle se nourrit et vibre lorsqu’elle caresse la peau de sa douceur.

Voilà, je n’ai jamais offert de fleurs à un homme, mais à vous, mon Monsieur, je vous offre aujourd’hui et tous les jours mes fleurs du mñle, encore et encore et encore. Quand vous le voulez. Comme vous le voulez. Elles sont, comme moi, toutes à vous.

Lien

L’Atlantide

Il devait apporter un livre pour me faire la lecture Ă  haute voix. J’aime poser mes jambes chaussĂ©es de velours rouge sur les hanches de mon soumis Ă  quatre pattes et, pendant que je m’alanguis, appuyer ça et lĂ  sur son postĂ©rieur avec mes talons. Il doit poser le livre par terre et gĂ©rer son Ă©quilibre prĂ©caire au moment de tourner les pages. Sa voix doit ĂȘtre suffisamment claire pour que je profite de la lecture et c’est un peu compliquĂ© quand je m’applique Ă  le distraire ou Ă  le faire dĂ©railler. Et si je dĂ©cide d’ĂȘtre sadique et de lui claquer ses belles fesses Ă  deux mains, il peut arriver aussi que je le punisse pour n’avoir pas pu continuer Ă  lire ou alors n’avoir pas articulĂ© ou lu avec le bon ton. C’est donc un exercice que j’affectionne tout particuliĂšrement et que nous effectuons Ă  chacune de nos sĂ©ances. AprĂšs je l’encule sans mĂ©nagement jusqu’à ce qu’il avoue ĂȘtre rassasiĂ©.

Aujourd’hui, je me suis laissĂ©e embarquer par son Ă©nergie. En souminateur expert, il m’a amenĂ©e Ă  le cĂąliner de mille façons toutes plus dĂ©pravĂ©es les unes que les autres, mais sans me laisser le temps de caser cette lecture Ă  haute voix Ă  laquelle pourtant je tiens. Suis-je une domina en carton ? Peut-ĂȘtre si l’on considĂšre mes aptitudes Ă  faire dĂ©rouler mes sĂ©ances selon mon plan prĂ©Ă©tabli. En aucune façon si j’en juge le plaisir dont je gratifie celui qui me sert avec belle prestance et des yeux injectĂ©s du mĂȘme sang qui dresse son fier appendice. Qu’il est plaisant de possĂ©der, ne serait-ce que fugacement,un homme d’une telle stature et d’un raffinement aussi subtil !

Puisqu’il m’avait dĂ©tournĂ©e de la lecture les pieds sur mon tabouret prĂ©fĂ©rĂ©, il Ă©tait donc normal qu’il me lise le texte offrande qu’il avait prĂ©parĂ© pour moi quand il m’a gentiment raccompagnĂ©e Ă  mon arrĂȘt de bus. J’étais presque dĂ©jĂ  sortie de notre sĂ©ance, baise-en-ville remballĂ© et Ă©motions rangĂ©es Ă  double tour, et j’essayais de rattraper tous mes esprits pour recomposer une attitude de madone BCBG et regagner mon foyer sans trahir la destination de mon sublime voyage diurne. J’étais lĂ  sur le banc Ă  l’abri de bus dans cet endroit venteux et bruyant quand sa voix a commencĂ© Ă  lire l’histoire.

DĂšs les trois premiers mots, je me suis retrouvĂ©e sur une plage quasi dĂ©serte Ă  Seriphos il y a trente ans. Le soleil Ă©tait de plomb et j’étais allongĂ©e sous le seul parasol et donc bien Ă  l’ombre. Je lisais ce roman – entrecoupĂ© de bains pour contrer les effets combinĂ©s d’HĂ©lios et d’AntinĂ©a. Ah combien j’avais aimĂ© dĂ©couvrir l’histoire de la seule femme qui ait jamais rĂ©ussi Ă  sĂ©parer l’amour et la luxure. La sulfureuse AntinĂ©a, petite-fille de Neptune et reine des Atlantes. Je me souviens de l’avoir tant jalousĂ©e de savoir, elle, profiter des appĂąts des plus fringants jeunes hommes sans jamais tomber en pamoison devant aucun. A l’opposĂ©, j’étais dĂ©jĂ  un coeur d’artichaut. Je sortais d’un horrible moment oĂč mon amoureux venait de me quitter pour un homme aprĂšs quatre annĂ©es de concubinage. Je savais qu’en rentrant je trouverais un appartement froid et silencieux. Et je frissonnais de rancoeur sur le sable des Cyclades, la mer bleue devant mes yeux infinie. Sans savoir comment j’allais avancer dans ma vie de femme ; je voulais ĂȘtre la souveraine sublime et dĂ©tachĂ©e qu’il convenait que je fusse pour rĂ©gner sur les jeunes gens bien tournĂ©s.

Aujourd’hui, j’ai le double de l’ñge de cette jeune femme au coeur brisĂ© qui voulait savoir aimer sans y laisser des plumes. Dans un terminal routier grisĂątre et sans aucune poĂ©sie, mes yeux sont tout embuĂ©s de la gratitude que j’éprouve pour cet homme qui lit pour moi. Il dĂ©clame pour moi des mots d’il y a un siĂšcle dans un livre de poche dont l’odeur douçùtre me rappelle mes aprĂšs-midi d’enfance Ă  tourner les pages des livres interdits de la bibliothĂšque parentale.

Il me lit sa fascination d’homme, concentrĂ© dans sa lecture, peut-ĂȘtre encore captif de la Reine, la Sultane, la souveraine absolue du Hoggar qui l’a ravi adolescent. Il ne voit pas l’émotion qui m’étreint. Ou il feint de ne pas la voir et c’est encore plus subtil. Mes yeux qui dĂ©bordent encore comme quand nous nous emboĂźtons furieusement. Il sait que je vais partir alors ses mots s’accĂ©lĂšrent. Il termine lĂ  et la magie est brisĂ©e : je rentre de Seriphos et j’ai 52 ans. Je suis libre et je peux si je veux coucher en y trouvant un plaisir raffinĂ© avec un homme dont je ne suis pas amoureuse. Pour peu qu’il ait de la classe et beaucoup de dĂ©votion.

« Une femme, on la reçoit avec Ă©gards, comme une reine, ou on ne la reçoit pas. Â»

Image

Miroir

Je suis nue Ă  genoux comme vous le souhaitiez. Depuis deux jours, vous m’avez dĂ©jĂ  tellement prise, retournĂ©e, dĂ©pouillĂ©e, que je suis moulue et repue. J’ai juste envie de cĂąlins et de caresses tendres et mon visage est barrĂ© d’un sourire fatiguĂ© mais radieux. Vous ĂȘtes, comme votre habitude, vĂȘtu de noir. Jean brut. Chemise en lin. J’ai dĂ©jĂ  ĂŽtĂ© vos chaussures et vos chaussettes et vos pieds majestueux reposent, bien campĂ©s, sur le parquet blond. Vous ne resterez pas longtemps. Vous faites un pas et vous ĂȘtes tout contre moi.

J’embrasse vos orteils, un par un, puis mes mains remontent le long de vos jambes et se rejoignent sur le renflement dĂ©jĂ  visible qui indique que vous aimez me regarder d’en haut pendant que je vous lĂšche les pieds. D’une petite tape, vous m’écartez et vous asseyez, Ă  deux pas, sur le bord du lit. Vous me regardez vous rejoindre avec un air tellement satisfait que je fais exprĂšs de lever le menton et d’onduler de la croupe en dĂ©plaçant mes bras et jambes. Puisque vous avez dĂ©cidĂ© de me regarder ĂȘtre votre animal, regardez-moi bien, je frĂ©tille. Vous m’ordonnez de vous dĂ©shabiller. Pour dĂ©faire les boutons de votre chemise, je me dresse contre vous et mes seins tremblent quand vos mains les empoignent. Vos yeux sont Ă©lectriques mais je baisse le regard. Vous vous laissez tomber sur le lit sans que vos mains ne lĂąchent ma poitrine et, attirĂ©e vers l’avant, je manque de perdre l’équilibre entre vos cuisses. Vous soulevez le bassin pour vous retrouver nu et je contemple votre grandeur avec dĂ©lectation. Vous me demandez de monter Ă  quatre pattes sur le lit au milieu duquel vous vous installez tel un pacha d’un autre temps.

Ma bouche est sur vos Ă©paules d’abord, mes cheveux balaient votre poitrine puis, encore avec des petites tapes, vous m’obligez Ă  vous enjamber, laissant mon cul, mon sexe et mon ventre directement dans votre champ de vision alors que ma bouche se pose sur votre queue. Vous prĂ©fĂ©rez que je n’utilise pas mes mains, me rendant volontairement plus maladroite, m’obligeant Ă  compenser en salive et en douceur ce que vous m’interdisez de caresses et de prĂ©cision. Je pense Ă  votre regard qui me dĂ©taille et, bientĂŽt, je sens vos doigts qui vĂ©rifient la moiteur de ma chatte. J’ai chaud soudain. Je coule de vous savoir si prĂšs et si prĂȘt. Vous trouvez le chemin de mon corps et nous ne ferons bientĂŽt plus qu’un. Comme c’est facile et doux. Je m’ouvre pour vous laisser me fouiller et j’embouche votre sexe comme si ma vie en dĂ©pendait. Vous me caressez sans presque bouger et mon regard dans le vide s’allume d’étoiles filantes. Je suis bien et je tangue contre vous comme on danse un slow langoureux.

Je te suis
tu me lies
je te sens
tu me prends
je rĂąle
tu tends
je coule
tu foules
je caresse
tu presses
je m’agrippe
tu me gifles.

Cette cadence dure de longues minutes et mon bassin qui balance voit affluer tout le sang de mon corps, mes lĂšvres gonflĂ©es se pressent autour de votre queue gorgĂ©e et le soleil nous Ă©claire et se rĂ©pand dans mon ventre comme une coulĂ©e de liqueur dorĂ©e. De quelques mots prĂ©cis, vous me faites retourner et m’installez sur votre queue qui s’enfonce dans mon ventre comme dans un nuage moelleux. Je ne dois pas bouger. BientĂŽt, vous embrassez ma bouche comme pour vous y dĂ©saltĂ©rer, en lĂ©chant mes lĂšvres et en mordant ma langue. Vous dĂ©gagez mon oreille et me rĂ©pĂ©tez de ne pas bouger. Mon dos se couvre de frissons et je serre mon sexe autour du vĂŽtre gorgĂ© de dĂ©sir. Vous ĂȘtes cet animal sauvage  qui me goĂ»te, me suce, me fouille. Mon dĂ©sir irradie tout mon ventre quand votre langue me parcourt. Mes seins pressĂ©s contre votre torse sont Ă©rigĂ©s et vous me regardez dans les yeux quand vous introduisez vos doigts dans ma bouche qui salive de plaisir.

Vos doigts couverts de ma salive jouent avec mon cul, votre autre main maintient mes cheveux comme une longe que vous prenez plaisir Ă  raccourcir ou allonger selon votre envie. Je me laisse aller. Votre douceur vous permet d’accĂ©der Ă  mes trĂ©sors les plus cachĂ©s, de toucher mes cordes les plus sensibles. Votre langue dĂ©pose un sillon de feu sur mon Ă©paule que vous finissez par mordre comme si vous aviez faim. Je rĂąle. MalgrĂ© vos instructions, je danse sur votre queue comme la houle sur les flots, le plaisir me renverse et je crie un peu. Mes seins lourds se dressent quand l’orgasme me parcourt du centre de mon corps.

Je suis surprise quand vous m’écartez aussitĂŽt et vous levez, m’intimant l’ordre de vous suivre et de mettre mes chaussures Ă  talons. Je m’exĂ©cute et vous rejoins devant le grand miroir. Vous installez mes deux mains Ă  hauteur d’épaule bien Ă  plat sur le miroir. Je suis tellement nue avec mes chaussures de princesse et votre regard lubrique m’enchante. Vous vous placez derriĂšre moi, votre corps se colle Ă  moi et je sens votre queue buter contre mes fesses. Encore, vous forcez ma bouche de vos doigts, mes lĂšvres les aspirent et ma langue s’enroule autour pendant que je ne vous quitte pas des yeux.  Votre autre main vient se poser d’abord par devant sur mes grandes lĂšvres trempĂ©es. Vous caressez ma fente qui les sĂ©pare, vĂ©ritable mare de mouille, et vous les Ă©cartez pour plonger vos doigts dans moi.  Vous ne me quittez pas non plus des yeux. Puis, vos doigts, par derriĂšre, viennent forcer l’anneau de mon cul. Je sais que vous avez envie de m’enculer sans attendre.

J’écarte un peu les jambes. Vous flĂ©chissez les genoux pour mieux positionner votre sexe et trouvez sans difficultĂ© le chemin de mon fondement. Sans hĂ©siter, vous ĂȘtes en moi. Je suis autour de vous, tellement liquide, tellement ouverte. Je vous sens au fond de moi, tellement dur et tellement dĂ©cidĂ©. Ma main droite vient appuyer sur votre fesse pour accompagner votre mouvement de bassin mais je suis alors obligĂ©e de dĂ©placer ma main gauche bien au centre du miroir pour ne pas perdre l’équilibre tellement vos coups de reins sont vigoureux. Je me cambre pour vous recevoir et je renverse par Ă -coups ma tĂȘte en arriĂšre sur votre Ă©paule. Nous sommes collĂ©s l’un Ă  l’autre. Je rĂąle de plaisir, heureusement que vous n’aimez pas les femmes muettes


Vous m’embrassez le cou, je vous entends souffler prĂšs de mon oreille. Vous saisissez mes hanches pour leur appliquer un mouvement de plus en plus rapide, de plus en plus passionnĂ©, vous ralentissez alors et me demandez de mettre ma main droite dans ma chatte. Je n’attendais plus la tape qui claque alors sur mes fesses et, du plus profond de moi, je vibre. Je mords ma lĂšvre tellement c’est bon et ma main va et vient sur mon clitoris pendant que votre queue entre et sort de mon cul et que votre main implacable rougit mĂ©thodiquement mon arriĂšre-train. Je ne sais pas oĂč je trouve l’énergie de rester debout. Vous ĂȘtes au plus profond  de moi et vous dĂ©versez des insanitĂ©s Ă  mon oreille.

Un instant, j’ai peur que nous perdions pied. Si on ne se calme pas, lĂ , tout de suite, je vais jouir comme une Ăąme perdue. Je sens le plaisir qui monte et j’ai envie de me retenir, d’attendre, de calmer le jeu. De vous attendre. Mais vous aimez me perdre. Vous voulez encore me faire jouir. Je vous supplie de ralentir mais vous n’entendez rien et continuez, de plus en plus vite, de plus en plus fort, Ă  aller et venir au creux de mes reins. Vous aimez sentir les tremblements qui viennent avec ma jouissance et entendre ma voix qui gĂ©mit et halĂšte. Le plaisir monte dans mon ventre sous vos coups martelĂ©s et chaque ondulation fait augmenter la chaleur qui m’étreint. Quand cela devient incontrĂŽlable, les parois de mon cul, mon ventre, mes lĂšvres, toute ma fĂ©minitĂ© se tord Ă  l’unisson pour vous aspirer profondĂ©ment et je coule autour de votre queue comme un bonheur intense. Mes jambes ont du mal Ă  me porter et vos bras me soutiennent. Vous jouissez en moi, lĂ , debout contre le miroir, je me cambre encore plus pour recevoir la moindre goutte de votre chaleur, j’ai tellement voulu votre plaisir et vous happer, vous aspirer.

Nos yeux dans le miroir ne se sont pas quittés.

En passant

Monte sur l’Ăźlot de la cuisine

Tournant autour d’elle, je ne la quitte pas du regard. Elle me sourit. Elle rougit. Violemment. Mais reste immobile.
Je sais ce qu’elle se demande.
« Que va-t-il me faire?”

Je sors une maryse Ă  la couleur improbable du tiroir du bas, effleure dĂ©licatement par petites touches diffĂ©rents endroits sensibles de son corps offert, puis dĂšs qu’elle bouge, abats une petite tape ferme, mais toujours tendre, sur sa peau blanche.
Elle se remet en position initiale.

Je me mets devant elle et, lentement, me déshabille. Chaque élément de ma tenue Îté laisse entrevoir toujours un peu plus de mon corps.
Mes tatouages, mes cicatrices, moi.

Je prends mon temps. Enfin, je quitte mon caleçon. LibĂ©rant ainsi ma verge gorgĂ©e de sang, dressĂ©e, dure. Je commençais Ă  me sentir Ă  l’Ă©troit.

VoilĂ  qui est mieux.

Elle, qui est mon plat de rĂ©sistance, commence Ă  avoir faim. J’ai l’impression qu’elle salive intĂ©rieurement. Elle ne dit rien.

Je saisis ma verge de la main gauche, pose mon autre main sur le bord du plan de travail et commence Ă  me masturber.
Je la vois dégouliner de désir. Elle me veut. Elle ne bouge pas. Par les simples petites tapes de maryse, elle a compris les rÚgles du jeu.

“Je t’observe, je suis une statue. Une oeuvre.”

Je sens que ça monte. Je place ma verge contre le plan de travail. Et enfin, la petite mort.

Ma semence libĂ©rĂ©e s’est Ă©talĂ©e sur le plan de travail.

Elle me regarde, fait une petite moue.
J’acquiesce.
Elle a le droit.
De me goûter.

Sa langue s’active furieusement sur le plan de travail.

———

Merci à @EhwazP pour ce texte puissant dont je reçois l’offrande comme un vrai cadeau 🐞