Premier baiser

Son rire cache mal sa gĂȘne. Sa main relĂšve la grande mĂšche qui dĂ©vore ses yeux hypnotiques. Ses mains font des arabesque pendant que ma voix dit des trucs sans importance. Je suis Ă©mue et les larmes viennent. Pourquoi meubler ? La seule chose qui est vraie, c’est l’attraction qui nous pousse dans les bras de l’autre.

BientĂŽt ma main se pose enfin sur la sienne. La maĂźtrise. La retient. La caresse. Lui dit en mots que je veux toucher son Ăąme. Son sourire est immĂ©diat. Rayonnant. DĂ©vastateur. Je sens son cƓur liquide couler dans son ventre. Je vais l’embrasser. Enfin. Et plus car affinitĂ©s.

Cela prend encore quelques instants mais ses lĂšvres douces caressent enfin les miennes. Sa langue envahit ma bouche. Je suis collĂ©e contre son ventre et mes mains caressent son dos. Nous nous embrassons des pieds Ă  la tĂȘte. Je suis ivre sans mĂȘme avoir bu ma coupe.

Son odeur me chatouille les narines. J’ai envie de lĂ©cher sa peau, de boire Ă  son sexe. Je ferme les yeux. Le plaisir frappe Ă  ma porte. J’ouvre les paupiĂšres et je croise ses pupilles Ă  lui fixĂ©es sur moi. Lui aussi, il a aimĂ© ce premier baiser et il veut sans doute possible que nous recommencions. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu’il sait dĂ©jĂ  qu’il me donnera le premier du plaisir, tout Ă  l’heure, quand nos corps s’enchevĂȘtreront sur la coursive.

Je l’embrasse encore, affamĂ©e, et, cette fois, nos mains se croisent sur sa peau. Je la serre contre mes seins et il me caresse les hanches. J’ai le vertige !

Bouclettes (4)

Pauline a un sourire radieux vissĂ© sur ses lĂšvres pulpeuses. Elle accueille les invitĂ©s Ă  leur sortie de l’ascenseur, flanquĂ©e de Bouclettes qui est dans une forme olympique. Il embrasse comme du bon pain les chroniqueuses et promet des entretiens privĂ©s Ă  chacun des journalistes ; il leur donne Ă  tous rendez-vous sur la scĂšne improvisĂ©e sur la terrasse pour un concert Ă  vingt heures pĂ©tantes. C’est lĂ , quand il dĂ©voilera ses prochains tubes, qu’on saura si cet album surprend et plaĂźt. Tout se dĂ©roule pour l’instant selon le plan de Pauline. Lire la suite

Bouclettes (3)

Pauline prend le reçu que lui tend le chauffeur de taxi et le remercie en souriant mĂ©caniquement. Avant de remonter sa vitre, l’homme lui lance en appuyant son regard :

– Il a raison votre collĂšgue, il vous va vraiment trĂšs bien ce chiffon en soie, Madame, vous avez une poitrine admirable. Lire la suite

Bouclettes (2)

– AllĂŽ Vé ? C’est Pauline. Je suis en bas de chez toi. Tu descends ?

– Mais je t’avais dit d’ĂȘtre prĂȘt Ă  moins le quart, VĂ©, on ne peut pas ĂȘtre en retard, dĂ©pĂȘche-toi !

– Oui, VĂ©, la soirĂ©e ne commence pas sans toi. Mais tu as quand mĂȘme un certain nombre de photos Ă  faire et de journalistes Ă  voir et ils ont plusieurs soirĂ©es Ă  la queue leu leu donc il faut que tu passes un moment avec eux avant qu’ils ne disparaissent.

– Bien sĂ»r que je l’ai. Tu as cinq minutes pas une de plus. Allez zou ! Lire la suite

Bouclettes (1)

– Merde ! C’est pas possible ! J’ai encore filĂ© un bas. Fais chier ! C’est vraiment pas le moment !

Pauline est grossiĂšre quand elle est en pĂ©tard. ClĂ©ment sort de la douche vĂȘtu seulement d’une serviette Ă©ponge et s’allonge sur le lit, les mains derriĂšre la tĂȘte. Il regarde sa femme s’agiter sans rien dire, et sans sourire pour ne pas se faire engueuler aussi. Il la trouve toujours sublime quand elle est furieuse. Et vu l’enjeu pour elle, il sait bien avant que n’arrive l’heure oĂč elle doit ĂȘtre prĂȘte qu’elle va forcĂ©ment monter dans les tours. Cette soirĂ©e, elle y travaille depuis des mois : elle doit ĂȘtre l’apothĂ©ose de presque un an de labeur pour Sigma Records dont Pauline est la directrice de la communication. Il est 18:15 et, dans un peu plus d’une heure, tout ce que Paris compte de critiques musicaux, de prĂ©sentateurs vedettes et de starlettes de la tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ© va se presser sur le toit-terrasse de l’immeuble de Sigma dans le Triangle d’Or pour le lancement de premier album de V64. Lire la suite