Vous mâaviez donnĂ© rendez-vous dans un cafĂ© boulevard de Clichy avec comme instruction de mettre des dessous, pour une fois, et un impermĂ©able. Jâavais choisi de la lingerie rouge pute pour trancher avec ma peau trĂšs blanche : un tanga pour souligner la ligne de mes hanches, fendu pour vous Ă©moustiller, par-dessus un porte-jarretelles confortable qui cisaille le moins possible, des bas couleur chair bien fixĂ©s par un large liserĂ© de dentelle et un soutien-gorge ouvert qui nâavait de soutien que le nom : mes seins Ă©taient libres et tendus quand je poussais la porte du troquet. Libres et tendus sous une robe de velours noir et lâimpermĂ©able rouge qui allait avec les dessous : raccord sur les couleurs, je portais des escarpins rouge vernis avec un peu de talon mais pas trop.
LâintĂ©rieur des cafĂ©s est beaucoup plus agrĂ©able depuis quâon nây fume plus mais lâatmosphĂšre a changĂ©. Un je ne sais quoi de gouaille perdue. Lâimpression que mĂȘme dans un petit boui-boui aux chalands locaux lâasepsie menace. Pas le temps de philosopher pourtant car je vous aperçois assis prĂšs du fond, dos au miroir qui court le long du mur. Je salue le tenancier et commande un thĂ© et vous me regardez arriver prĂšs de vous et me poser sur la chaise en face. Jâignore si nous jouons dĂ©jĂ . Vous me dĂ©stabilisez un peu. Alors ne sachant pas trĂšs bien comment vous saluer, je vous saisis les mains, je vous souris et je state the obvious : « Je suis ravie dâĂȘtre avec vous ».
– Allez aux toilettes enlever votre robe et revenez dans moins de cinq minutes.
Et vous faites le geste de regarder votre absence de montre. Vous faites partie des rares personnes qui nâutilisent pas ce moyen pour affirmer votre statut social. A Paris, sans montre, qui sommes-nous ? Je ne mets plus guĂšre la mienne que pour les grandes occasions. Comme un bijou quâelle est. Et il nâest pas du tout question quâun engin connectĂ© accapare jamais mes poignets.
Mais je digresse alors que jâai dĂ©jĂ filĂ©, par la porte Ă©troite adjacente Ă notre table, pour ĂŽter la sage robe dans le local exigu. Dâabord lâimpermĂ©able puis le tissu de velours que je coince entre mes jambes pendant que je renfile le vĂȘtement de pluie. Je serre bien la ceinture. Heureusement que je suis avec vous sinon je flipperais ma race de me balader dans cette tenue mĂȘme en pleine journĂ©e. Je boutonne ce que je peux boutonner et je ceinture bien serrĂ©. Jâai quand mĂȘme lâimpression dâĂȘtre nue. Ce qui est presque vrai. Ma chatte est Ă lâair et je suis peu couverte.
Je ressors aussi vite que je peux et vous me souriez. « Jâai failli attendre ». Puis vous mâexpliquez que nous allons donner ensemble une performance pour un public averti. Que le mieux est de ne pas penser aux spectateurs. Et que lâimportant est de faire du beau. Vous me rappelez les safewords. Et vous concluez : « Buvez votre thĂ©, un deuxiĂšme sâil le faut et allons-y ».
Vous me prĂ©cĂ©dez sur le trottoir gris et je trottine Ă vos cĂŽtĂ©s pendant trois cents mĂštres environ. Je ne dis rien. Marcher dans Paris en dessous Ă©carlates juste recouverts par un impermĂ©able de la mĂȘme couleur me donne lâimpression dâĂȘtre au centre de tous les regards. Est-ce que je me sens dĂ©visagĂ©e ? Oui. Est-ce que je me sens tripotĂ©e ? Oui. Est-ce que je me sens dĂ©sirĂ©e ? Oui. En trois cents mĂštres, jâai droit Ă la panoplie de regards concupiscents et moralisateurs sur la femme rouge que je suis en plein jour. Bonjour. Je mâappelle Charlotte. Et je suis folle Ă lier.
Câest presque avec soulagement que je vous vois vous arrĂȘter devant la devanture dâun Ă©tablissement pour adultes sur laquelle les nĂ©ons cerise indiquent : Le Regardeur PEEP SHOW. Vous me regardez, dâailleurs, et je ne pipe mot. Tout votre ĂȘtre sourit pas seulement votre bouche. Je vous remercie de cet encouragement muet et des paroles qui le suivent. « Show time, Charlotte ! » Et vous Ă©cartez le rideau pour entrer alors que je vous emboĂźte le bas. La lumiĂšre artificielle assaille les yeux mais câest surtout lâodeur douceĂątre qui me saute aux narines. Mi-dĂ©sinfectant mi-moisissure. Ou mi-foutre mi-sueur. Une odeur dâhomme indĂ©niablement mais comme frelatĂ©e. Faite pour ĂȘtre agrĂ©able mais doucereuse. Pas glauque ni vulgaire. Mais oppressante. Comme une urgence vitale.
Comme je consulte mes capteurs olfactifs, vous mâattrapez par le poignet et mâintimez sans un mot de vous suivre enfin vers lâentrĂ©e des artistes au lieu de lambiner. Vous fermez Ă clĂ© derriĂšre nous dans la loge. Elle est tendue de velours rouge fatiguĂ©. Jâavais oubliĂ© de regarder comment vous Ă©tiez habillĂ©. Je vous sais un penchant pour les tenues dĂ©contractĂ©es et confortables mais je vous vois toujours impeccable : aujourdâhui avec un pantalon noir qui ressemble fort Ă un jean au toucher et un T-shirt que jâai envie dâĂŽter. Vous interrompez mon tripotage intempestif en ĂŽtant manu militari mon impermĂ©able. Je suis en dessous Ă©carlates et coquins et vos mains sont partout. Mes seins se dressent dans vos paumes. Vous interrompez mon mouvement de rapprochement dâun : « Parfait. Garde ton Ă©nergie. Nous avons une heure de show. » Je sais ce que vous dites mais je ne veux pas rĂ©flĂ©chir. Vous ouvrez lâautre porte. Je vous suis.
La cabine fait un mĂštre de large sur deux de long. Elle est entiĂšrement vitrĂ©e avec des volets roulants et une lumiĂšre comme un projecteur qui vient dâen haut. Vous refermez derriĂšre nous la porte de la loge et collez votre dos contre cette paroi. Dâun geste de main, vous mâindiquez le sol. Une sorte de lino beigeasse qui ne donne pas trĂšs envie mais au moins qui ne sent pas. Je mâagenouille en vous regardant, face Ă vous. Vous mâindiquez dâĂ©carter un peu les jambes. Et levez votre T-shirt pour dĂ©voiler la boucle de votre ceinture.
Je vais vous lĂ©cher, ça mâoccupera le cerveau. Vous vous ĂȘtes dĂ©grafĂ© dâailleurs. Ma langue court tout autour de votre gland. Vous ĂȘtes dĂ©jĂ tout dur. Contre mon palais, vous venez buter et câest lĂ que vous semblez vous rĂ©veiller. Le bruit dâun volet roulant Ă ma droite arrive avec vos mains sur mes Ă©paules. Vous vous enfoncez sans mĂ©nagement dans ma gorge. Jâen pleure. Je vous regarde. Vous me giflez. Une fois. Deux fois. Et replongez dans ma bouche. Vous dites : « Regarde-moi, salope ! » et je lĂšve les yeux. Vous me crachez dessus sans retirer la pression sur mon pharynx. Je mâĂ©touffe. Vos mains sont fermes sur mes Ă©paules. Je pleure et jâimagine le mascara qui coule sur les joues.
Un autre bruit de volet roulant Ă ma gauche cette fois. Je vois bien le rideau remonter et je nâai pas envie de regarder qui nous mate. Quelle importance ? Je me demande sâils ont payĂ©. Et ce que vous voulez leur donner. Pendant ce temps, vous outragez ma bouche et ma gorge renĂącle. Vous tartinez ma bouche de toute la salive que je produis en me couvrant de mots difficiles Ă entendre. Mes mains sont sur mes chevilles et je fatigue. Vous ordonnez : « Tourne-toi. Assis toi les jambes bien Ă©cartĂ©es les pieds dans les coins devant et penche ta tĂȘte en arriĂšre. »
La position est inconfortable. Les semelles de mes chaussures sont collĂ©es Ă la vitre du fond de chaque cĂŽtĂ© pour mâappuyer ; je suis en Ă©quilibre prĂ©caire sur mes fesses. Je repose sur mes poignets et vous me ramonez la gorge. Vous frappez mes seins. Vous avez des mots durs. Vous me baisez la bouche sans mĂ©nagement. Je bave et jâessaie de vous accueillir sans vous mordre. Jâai envie de pleurer et dâĂȘtre encore plus ouverte. Je sens ma chatte qui coule et lâimagine humide de mon excitation et de mon plaisir qui approche. Votre voix ne sâarrĂȘte pas et me rend docile comme si vous versiez du lubrifiant dans mon cerveau. « Ăcarte bien les jambes quâil voit comme tu mouilles de te faire baiser la gorge » entends-je alors que je suffoque. A ce moment prĂ©cis, qui regarde mâimporte peu. Je veux vous accueillir encore et laisser mon plaisir me submerger. Je me noie dans mes glaires et je sens mon sexe bĂ©er. « Ouvre tes cuisses, ma salope. Montre-lui comment ça tâexcite de te faire ramoner la bouche sans mĂ©nagement » Jâai passĂ© le cap de la rĂ©sistance et je vous laisse mâemmener oĂč vous voulez. Mon esprit se balade mĂȘme si je pense Ă bien Ă©carter mes genoux alors que mon bassin tangue.
Je sens que vous ĂȘtes trĂšs excitĂ© et peut-ĂȘtre mĂȘme que vous allez jouir de cette fureur ; alors, bien sĂ»r, vous vous retirez de ma bouche et je relĂšve enfin la tĂȘte aprĂšs un long moment passĂ© comme en apesanteur vers lâarriĂšre. Câest alors que je note que le volet dâen face est ouvert. Est-ce quâil a trois spectateurs maintenant ? Je regarde les autres parois et tous les volets sont ouverts. Cinq au moins. Ils regardent la salope en rouge se faire dĂ©zinguer les neurones mais seul le type en face peut voir combien je coule entre mes jambes.
Vous me relevez toujours sans mĂ©nagement. « Je vais prendre ton gros cul maintenant. » jâai juste le temps de penser « Prendre rien du tout; je te le donne bien volontiers » que vous mâavez collĂ©e contre la vitre du fond, mes gros seins Ă©crasĂ©s contre le vitrage par la pression de mon poignet que vous appuyez sur mon dos. « Cambre-toi ! mieux que ça ! Ouvre ton cul Ă deux mains, ma coccinelle ! »
AffalĂ©e au fond, je vous laisse me rudoyer sans rien dire et je vous prĂ©sente mon cul que vous allez investir. Pilonner serait plus exact. Vous me pressez contre la vitre. Je suis comme coincĂ©e entre votre queue bien raide et qui sâinvite jusquâaux couilles dans mon petit trou et cette vitre sans tain qui⊠pas du tout sans tain. Je vois la queue du mec qui se paluche dans la cabine en face. Il est assis sur une chaise le pantalon aux chevilles et la queue bien raide aussi et il monte et il descend sa main poilue certainement en regardant mes nichons et mon ventre sâaffaler contre la paroi. Vu que ses gestes sont coordonnĂ©s Ă vos coups de rein, jâimagine quâil entend mes gĂ©missements aussi. « Tu sais quâil y a un haut parleur pour bien tâentendre couiner, salope ? » Je mets du temps Ă vous rĂ©pondre parce que mon cerveau est on hold. Je rĂ©colte une belle claque : « Tu mâentends ? Quâest-ce que jâai dit ? »
– Il y a un haut parleur pour quâon mâentende, Monsieur.
Vous me donnez une autre claque.
– Merci , Monsieur.
Vous faites exprĂšs de coller ma bouche contre la vitre et je me dis que jâai lâair dâune grosse masse de chair qui se fait fourrer.
– Tâaimes te donner en spectacle, salope !
– Oui, Monsieur.
– Tâaimes quâon te voie te faire dĂ©foncer ton gros cul de salope, nâest-ce pas ?
– Oui, Monsieur.
– Quâest-ce que tu aimes ?
– Quâon me regarde me faire enculer, Monsieur.
Je suis en sueur. Mon maquillage doit ĂȘtre ravagĂ©. Je colle au mur de verre et laisse des grosses traces de salive et de doigts. Et je ahane des « oh oui ! Encore ! ». Je note que mon soutien-gorge rouge gĂźt par terre sans savoir quand vous lâavez dĂ©chirĂ©.
Jâai joui en abondance. Vos doigts de la main droite qui sâinvitent dans ma chatte alors que vous continuez Ă me projeter contre la vitrine finissent de me faire exploser en un soleil orange. Je suis dĂ©gingandĂ©e et je tremble.
Je sens que vous me relevez en tirant mes cheveux. « Ah tu inondes par terre ? Petite jouisseuse, va. » Jâai les mains appuyĂ©es de part et dâautre du torse et je sens que vous me poussez de cĂŽtĂ©. Mais vous tournez ma tĂȘte vers la stalle du fond et je vois Ă nouveau distinctement les grosses boules du type apparaĂźtre et disparaĂźtre derriĂšre sa main qui sâagite sur une large queue bien raide. On dirait que vous voulez que je vois le mateur.
« Alors si tu inondes par terre, je vais tâinonder aussi » Je ne mâexplique pas trop par quel phĂ©nomĂšne vous arrivez Ă me recouvrir de votre chaud liquide alors que vous bandiez en mon sĂ©ant il y a deux secondes. Je me sens ointe de votre chaude bĂ©nĂ©diction et je vois le gars dans la cabine dâen face se lever et sâapprocher Ă petits pas, empĂȘchĂ© par son pantalon aux chevilles. Il a une belle queue, avec un gros gland rouge garance. Je regarde sa bite et sa main sâagiter alors que vous me douchez littĂ©ralement. Et puis il finit de sâapprocher et je vois son visage apparaĂźtre lĂ oĂč vous collez le mien contre le verre. Il a ses yeux qui festoient dans mes yeux et je me sens plus que nue. « Alors, heureuse ? »
Je ne peux pas rĂ©pondre. Je suis interloquĂ©e. Vous me retournez sans mĂ©nagement. Mâagenouillez devant vous. Tournez ma tĂȘte de cĂŽtĂ© si bien que je vois la sienne de lâautre cĂŽtĂ© de la vitre au-dessus de moi et sa queue dans le coin de mon Ćil. Câest vertigineux de le savoir lĂ . Vous explosez en une pluie de gouttes sur ma figure et jâentends le bruit de son sperme projetĂ© sur la vitre. Je vois le sien dĂ©gouliner en silence et je sens le vĂŽtre couler lentement sur ma peau.
Et les rideaux se ferment. Cela doit faire une heure.